Une création sonore, musicale et narrative

Je suis la bête

Dans la lignée des concerts narratifs sous casques, l’Histoire de Clara et Danbé, Je suis la bête s’inscrira dans une narration portée par une comédienne, autour du récit d’un enfant sauvage entre réel et imaginaire, à travers une langue extrêmement puissante, sonnante et organique, constamment réinventée. Dans une imbrication totale avec le texte et la voix parlée, sera jouée en live par trois musiciens, une création sonore et musicale, nourrie de sons captés en forêt, de sons transformés, de paysages sonores et d’une composition pour instruments à  cordes. Le tout sera diffusé dans un dispositif immersif via un système ambisonique (14 hauts-parleurs) qui déterminera un espace commun pour les artistes et le public. Cette immersion au cœur du sonore doit révéler l’intensité poétique, onirique, fantastique, dramatique de ce récit singulier, que selon Anne Sibran, « chacun va traverser, percé de vibrations et de mystères »..

Un texte

Je suis la bête, de Anne Sibran, c’est l’étrange monologue d’une enfant oubliée, volontairement, à  2 ans, au fond d’un placard, dans une maison abandonnée, perdue au milieu d’une forêt  » sans chemin ni personne « . Sauvée grâce à  l’amour d’une chatte grosse dont elle mange les chatons, elle va peu à  peu s’ensauvager et apprendre à  chasser, à tuer et à survivre en forêt, jusqu’au jour où elle revient parmi les humains.
En exploratrice du grand mystère de l’être-animal, l’auteure cherche à  faire entendre la langue musicale et sauvage de ce tréfonds opaque où bruit la vie. « Une partition frémissante » que l’oreille d’un musicien perçoit bien volontiers et qui a donné tout son sens à  l’idée d’un spectacle en forme de double narration, où la langue et la musique/le son chemineraient ensemble.

La musique instrumentale et électroacoustique

Ainsi ce récit singulier, empli de sonorités et de vibrations, a-t-il inspiré la création d’un microcosme sonore qui doit venir amplifiant les contours du texte.
Celui-ci se construit à  partir de captations de sons réels dans la nature (la forêt est centrale dans le roman), de la transformation de ces enregistrements, de leur mélange avec des sons non figuratifs et de la musique acoustique. Cette dernière donnant lieu à une écriture spécifique, sera basée sur un trio de cordes (guitare, violoncelle, contrebasse) et travaillera, en résonance, sur le mélange des timbres, les frottements, les consonances et les dissonances, la transformation des sons ne s’interdisant pas la mélodie.

Le dispositif immersif

Après plusieurs spectacles utilisant l’écoute au casque et différents dispositifs de multi-diffusion, la compagnie souhaitait continuer la recherche d’un système de diffusion (et d’écoute) immersif. Tant pour ce qu’il implique d’une relation au spectacle différente (pas de frontalité, des points de vues multiples sur le plateau), que pour l’écoute différente qu’il procure.
Ainsi, la rencontre avec l’enregistrement et la diffusion ambisonique a été décisive. En effet, ce dispositif pas ou peu employé dans le spectacle vivant regroupe pourtant tous les attributs évoqué©s précédemment. Elle permet de surcroît, une écoute de qualité quasiment égale pour tous les spectateurs, quelque soit la position dans l’espace, à la différence d’une multidiffusion classique où trop souvent seuls quelques points d’écoute sont parfaitement équilibrés.
En effet, la prise de son ambisonique repose sur 4 capsules coïncidentes qui captent droite/gauche, haut/bas, avant/arrière, et la somme. Cette prise de son reflète (fidèlement) la perception de l’oreille humaine et la place de l’auditeur dans l’espace, comprenant donc la source d’émission du son, mais également toutes ses réflexions. La diffusion du son est un matriçage de ces 4 pistes vers un nombre X de haut-parleurs (dans notre cas, ce sera 14 haut-parleurs), disposés selon un cube en trois dimensions. Le son est donc présent de partout mais à  des niveaux plus ou moins importants, comme l’oreille humaine perçoit finalement la réalité ; le son provient d’un point mais se répercute, se réfléchit en de multiples endroits qui sont tout aussi importants pour la perception et la compréhension de celui-ci.
Mais qu’importe le « réalisme », ce système est simplement cohérent, invite au rêve, est un véritable espace de création aussi réaliste qu’onirique.

JE SUIS LA BETE from Cie (Mic)zzaj / Pierre Badaroux on Vimeo.

Distribution

D’après le roman de Anne Sibran (éd. Gallimard, collection « Haute Enfance »)
Musique originale : Pierre Badaroux
Dispositif ambisonique : Jean-Marc L’Hôtel
Avec Pierre Badaroux, contrebasse et électroacoustique / Vivien Trelcat, guitare et électroacoustique / Didier Petit, violoncelle / Odja Llorca : voix / Frédéric Gillmann : régie générale et lumière / Jean-Pierre Cohen : régie son

Partenaires

Coproduction : Le Dôme Théâtre – Scène conventionnée d’Albertville, Communauté de Communes Cœur de Tarentaise, Théâtre Nouvelle Génération – CDN de Lyon, Théâtre des Quatre Saisons – Gradignan
Résidences : le Dôme Théâtre – Albertville, Scènes et Territoires en Lorraine, Communauté de Communes Cœur de Tarentaise, l’Espace Malraux – Scène nationale de Chambéry, le TNG – Lyon, la Chartreuse – CNES de Villeneuve-lez-Avignon, le CENTQUATRE – Paris, l’Apostrophe – Scène nationale de Cergy

Les dates du spectacle :

  • 9 novembre 2018:
    Espace Simenon, ROSNY-SOUS-BOIS (93)
  • 10 novembre 2018 :
    Salle J. Brel, Fontenay-en-Scènes, FONTENAY-SOUS-BOIS (94)
  • 10>12 avril 2019 :
    Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie, CHAMBERY (73)
  • 16 avril 2019 :
    Service Culturel, PLAN-LES-OUATES (Suisse)

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